MUSEE DE L’ÉVÊCHÉ A LIMOGES (87)
Maître d’ouvrage : SELI
Année : 2003
Second à l’issue du concours
Réhabilitation de 6880 m²
Montant des travaux : 9 300 K€ HT

LE PARTI ARCHITECTURAL ET SON INTÉGRATION DANS LE SITE

À l’heure actuelle, le musée dans l’Hôtel de l’évêché s’ouvre sur le cœur de la Cité qui doit dans les années à venir, évoluer et se libérer des parkings qui l’encombrent. Il deviendra un lieu de promenade et de découverte d’un moment pittoresque exceptionnel du patrimoine de Limoges ; à savoir, la cathédrale, son quartier ancien, l’hôtel du XVIIIe siècle et les jardins dont l’espace botanique.

Dans ce but, notre postulat est d’ouvrir le musée sur une nouvelle approche urbaine. L’entrée du musée est déplacée sur un axe de circulation important, boulevard de la Corderie. Ainsi nous localisons les fonctions d’accueil et d’animation dans des espaces neufs et plus adaptés. Nous captons un nouveau public qui découvre le musée en circulant dans la ville moderne ou depuis les boulevards extérieurs. Leur stationnement est possible à proximité du Parvis nouvellement crée, sans dénaturer le paysage urbain. Dans ce nouveau musée, nous traitons la partie du XVIIIe siècle en fin de parcours, comme ouverture sur le jardin et la promenade. Nous privilégions ainsi la mémoire d’un bâtiment, essentiel à l’histoire de Limoges, en le libérant de ses fonctions et des équipements qui nuisent à sa valorisation. La collection de peintures y trouve un cadre adapté et s’accroche au rez-de-chaussée sur les boiseries existantes. À l’étage, les dispositions anciennes respectées sont doublées de cimaises plus malléables.

Sur un grand parvis créé donc, entre l’Esplanade de la Corderie et les murs de soutènement de l’évêché, le long d’une des plus anciennes voies de Limoges datant du Xe siècle, une grande baie transparente accueille le visiteur. A l’arrière, un vaste espace l’oriente vers les activités pédagogiques, la salle d’exposition temporaire, la salle audiovisuelle, et les collections permanentes. Nous sommes sous la terrasse inférieure du jardin public. Là, le musée de l’émail se développe dans une grande salle qui permet de découvrir la collection d’un seul coup d’œil ; d’en cerner l’importance et la qualité. Comme un trésor bien protégé, cet ensemble rare est présenté au sein de grandes vitrines couloirs en verre. Au niveau du musée de l’émail, un escalier monumental et un ascenseur mènent naturellement le visiteur à l’étage supérieur ; au rez-de-jardin, dans deux nefs transparentes qui abritent les collections d’archéologie. Ces deux espaces transparents, installés en contrebas de la cour d’Honneur, surplombent la Cité et de nuit comme de jour, signale le Musée.

Le meilleur signal du musée reste selon nous ses collections. Le jour, elles sont livrées au regard des promeneurs du jardin, qui feront ensuite l’effort d’entrer dans le bâtiment pour les voir au plus près, pour en comprendre la signification. Dès la tombée du jour, le lieu engendre une autre source d’attraction lumineuse qui se signale à la ville jusqu’aux collines situées en face, créant une relation magique entre la Cité et le Château ; les deux anciens cœurs de ville.

Les réserves sont enterrées dans la partie remblayée à l’ouest de la cour d’honneur. Un camion peut y accéder directement depuis la terrasse du jardin public. D’autres réserves, pour le dépôt lapidaire et pour des pièces moins fragiles sont aménagées dans le sous-sol du bâtiment historique. Le pavillon ouest des communs accueille l’espace administratif qui communique avec les réserves. Le pavillon des communs à l’est, occupé aujourd’hui par le Musée de la Résistance, n’est pas touché par le projet. A terme, il trouvera naturellement son utilisation dans le dispositif général ; par exemple en accueillant un café ou un restaurant.

LE FONCTIONNEMENT GÉNÉRAL

Dès l’entrée le parcours du Musée est lisible, dirigé naturellement par la perspective d’un escalier monumental, axé sur les circulations du corps central de l’Hôtel XVIIIème. L’entrée du public, le vestiaire, le trésor des émaux, la salle d’exposition temporaire, la salle audiovisuelle, l’espace de vente et les salles pédagogiques, le bureau des Amis du Musée, sont de plain-pied et forment un ensemble.

Croquis "Vue sur les salles d'archéologie"À l’étage supérieur, on trouve en parallèle les salles d’archéologie, consacrées à l’Antiquité et au Moyen Âge. Elles donnent directement sur l’accueil par un escalier à double volée et palier intermédiaire, ainsi que par un ascenseur. Depuis l’accueil et les salles d’archéologie, on atteint le rez-de-chaussée du bâtiment du XVIIIe siècle par un ascenseur ou une montée d’escalier entrecoupée de plusieurs repos, débouchant dans un vaste espace. À ce point, on peut découvrir une vue sur tout le site. À la jonction des constructions nouvelles et du monument historique, cet endroit permet aisément au visiteur de se repérer. Les deux niveaux visitables du bâtiment du XVIIIe siècles sont reliés par l’ancien escalier d’honneur et une nouvelle cage d’escalier équipée d’un ascenseur. Les personnes à mobilité réduite ont ainsi accès à toutes les parties du musée sans problème. Des espaces de repos pour le visiteur jalonnent le parcours.

L’ancien vestibule de l’évêché, au centre de l’axe de composition de la Cour d’Honneur, peut être utilisé comme sortie pour celui qui souhaite visiter ensuite les jardins, la cathédrale et son quartier. Il peut faire aussi office d’entrée secondaire pour le public arrivant de la Cité, lors des visites du Patrimoine..

Le personnel de la conservation, ainsi que les usagers du centre de documentation, entrent dans l’espace administratif par le portail de la Cour d’Honneur, puis par une porte située au rez-de-chaussée du Pavillon ouest. Ceux qui se rendent à la Bibliothèque longent un couloir devant les bureaux de la conservation face à l’accueil. La salle de réunion est autonome ; elle possède son propre accès et permet d’accueillir les gens venant du dehors. Depuis la conservation, on accède directement aux réserves situées au niveau inférieur. Un couloir ouvre sur une première réserve à main gauche, puis débouche sur un sas. Ce sas ouvre sur l’extérieur et constitue l’accès principal des œuvres. Il dessert également les locaux techniques, la réserve des peintures et un espace de conditionnement. Au fond de cet espace de conditionnement, un monte-charge et une plate-forme élévatrice permettent d’atteindre tous les niveaux du musée.

Vue générale depuis le jardin

Vue sur les salles d'archéologie

Croquis "Vue sur les salles d'archéologie"

La façade de l'entrée

Croquis "La vue générale"

Croquis "L'accueil"

Croquis "Vue de l'entrée"

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